Question simple en apparence, qui m'a amené une réponse simple d'un éleveur de mouton "baaaah si c'est pour pailler faut faucher avant que ce soit en graine parce que sinon tu vas semer des mauvaises herbes". Ce à quoi je lui ai répondu "non mais moi je paille sur 30cm de haut... donc à part le liseron y'a rien qui traverse."
Ma question n'est pas tant sur le côté pratique de la fauche pour paillage, mais plus sur la qualité de l'apport au sol. Est ce qu'il y a un stade de croissance de l'herbe qui serait optimale pour nourrir son sol avec ? Parce que j'imagine que lorsqu'on fauche et que c'est tout jeune tout vert, ça doit être plutôt azoté, et quand ça a cramé au soleil ça doit être plutôt carboné... Mais entre les deux y'a certainement une multitude de nuance plus ou moins intéressantes...
Si quelqu'un à des infos là dessus, je suis preneur :)
Salut, en voilà une question essentielle ! Pour ma part j'ai toujours entendu la même chose que toi.
Ce qui est curieux quand on s'y intéresse, c'est que le foin a une valeur nutritive optimale pour le bétail lorsque celui-ci est fauché avant épiaison (et donc montée en graines). Or, pour notre sol, c'est tout l'inverse. Plus nous fauchon des herbes à maturité, plus il y a de la matière à décomposer et du carbone à stocker dans le sol.
Si on choisit donc de faucher après l'épiaison, on risque d'apporter des graines, mais on choisit aussi d'apporter plus d'énergie dans notre sol.
Il faut aussi prendre en compte ce que tu veux comme paillage : un paillage grossier pour préparer une zone à la houe plus tard VS un paillage autour de tes plantes. Je pense que dans ce dernier cas il vaut mieux faucher des herbes avant epiaison, ca évitera aussi une faim d'azote.
Merci de ton avis :)
Effectivement je m'étais fais la remarque "plus y'a de matière, plus tu nourris le sol" mais les plantes aiment quand même bien aussi l'azote, du coup faut du vert... J'avais aussi pensées aux graines. Bon le grain de blé c'est sympa, mais en fait tu ajoutes un peu d'eau dessus et t'as une graine germée qui est reconnue bien meilleure pour la santé que le grain sec. Or du point de vue de l'INRA c'est pas les quelques gouttes d'eau que tu rajoutes qui changent la composition de la graine, donc pour eux scientifiquement parlant tu as le même apport dans une graine sèche que dans une graine germée...
Donc j'imagine que ce n'est pas aussi simple que les réponses automatiques "mainstream"...
Sur ce point je ne suis pas encore arrivé à des conclusions définitives, j'expérimente plein de trucs.
Paillage fauché jeune, fauché avec les épis, parfois même de la tonte d'herbes ultra broyée (très azotée mais un poil étanche et étouffante quand elle n'est pas encore sèche).
Je pense qu'il faut surtout être opportuniste et économiser ses efforts. On paille avec ce qu'on a quand on l'a.
Vers certaines zones potagères j'ai planté quelques consoudes qui sont de véritables martyrs à paillage, je les dépouille pour tout couvrir avec, ça garde bien l'humidité et la consoude repart toujours très fort en quelques semaines ou mois.
Je raisonne plutôt en rapport carbone/azote selon ce dont j'ai besoin. Comme le dit theudbald "Il faut aussi prendre en compte ce que tu veux comme paillage".
En pratique, je manque souvent de temps et je fauche quand je peux... Ca me rapproche donc beaucoup du raisonnement de zarghatt "On paille avec ce qu'on a quand on l'a" à un détail près : si la fauche est trop verte et que je n'en ai pas besoin dans l'immédiat, je la fais sécher en faisant une meule pour l'utiliser plus tard.
Je comprend l'argument de la disponibilité. Mais ma configuration est peut être différente des vôtres. Je n'ai pratiquement pas de jardin, ce que je fauche, je le fauche à 25 min de chez moi... oui c'est ni pratique ni écolo, mais quand en 2 ans de recherche j'ai trouvé un tout petit bout de bois à acheter, et qu'avec y'avait une bande de jachère à entretenir (mitoyen avec les vignes du gars qui m'a vendu le bois) du coup je me retrouve avec potentiellement du foin que je peux faucher quand je veux et pas forcément quand nécessaire.
C'est à dire qu'en gros je dois faucher pour l'entretient, mais que clairement si je dois remplir mon coffre avec du paillage, c'est pour que ça serve vu l'effort et le coût en pétrole que ça va impliquer... Surtout qu'à côté j'achète du foin à un agriculteur, parce que remplir des big bag de foin c'est bien... mais quand dans le même volume tu peux mettre 4 à 6 bottes de foin compressé (ou de paille) l'encombrement est aussi un argument à prendre en compte pour moi :)
Donc pour moi l'idéal c'est d'aller faucher à la bonne période, et d'utiliser le paillage dans la foulée... (et que ce paillage de fauche doit être plus intéressant que le foin/paille que j'arrive à stocker)
Cette année je tente de pailler une parcelle afin de préparer la terre avant d'y semer du blé.
Je trouve que l'herbe en ce moment chez moi est au top pour ça : quasi sèche sur pied ! Pas besoin d'attendre que le foin sèche, je vais le déplacer assez vite.
C'est du prêt à pailler ! Quand aux graines... C'est un débat. Mais je fais partie de ceux qui pensent que dans 1m3 de terre il y en a déjà des milliers. Alors... Pour l'azote je remplis activement des bidons d'urine que je pulvériserais à l'automne.
On en reparle dans un an ;D