Bonjour,

Je ne dois pas être le seul à vraiment avoir galéré pour la moisson du blé d'hiver cette année...
Quelques semaines avant que les grains soient mûres (cassant sous la dent), mes blés étaient magnifiques ! Plus de 1m80 pour la plupart (semences anciennes).
Vinrent la pluie, le vent et les orages. Au moment où les grains étaient bien durs, catastrophe... Les pailles étaient couchées et emmêlées.
La moisson a été laborieuse : à la faucille en moissonnant presque épis par épis, pour ceux qui n'étaient pas trop humide à force de rester sous la paille avec ce temps pluvieux.
Bref beaucoup de temps passé et de perte...

Alors je m'interroge et me dis qu'un des buts de travailler manuellement et sur petite surface (environ 500m2), c'est d'être réactif aux aléas (climatiques ici).

Une idée a alors germée en moi : pourquoi ne pas moissonner avant que le grain ne soit dur, mais quand il est encore laiteux ?
A ce stade a-t-il encore besoin d'être sur pied ? Ou puis-je le moissonner (mettons en juin au lieu de mi-juillet) quand les épis sont bien formés mais le grain tendre ?
Puis le laisser mûrir dans le champs en l'empilant, comme le faisaient les anciens avant de venir récupérer les gerbes.

Cette solution aurait énormément limité la perte de grains et de temps.

Je suis preneur de vos avis et/ou expériences !
 

Désolé je ne vais pas pouvoir t'aider, clairement j'aimerai pouvoir faire comme toi (ce serait cool qu'on soit voisin ^^) mais je n'ai pas encore pratiqué...
La seule info que je peux te transmettre c'est que mon paysan boulanger n'a pas d'engin agricole (juste un ptit tracteur pour déplacer les trucs). Donc il est dépendant de quelqu'un d'autre pour la moisson. Et il est toujours moissonné en dernier. Donc j'en déduis qu'il vaut mieux moissonner trop tard que trop tôt (sinon il serait moissonné avant que le grain soit mûr ?)
Après il me semble qu'un épi mûr, les grains tombent de l'épi pour se semer tout seul... ce sont uniquement les variétés industrielles qui font qu'on a sélectionné des blés qui gardent plus longtemps leur épi avant de faire tomber les grains... parce qu'il faut que l'épi résiste aux vibrations et mouvement de la moissonneuse batteuse... Si on pouvait faire mûrir le grain après fauchage, on ne se serait ptet pas autant pris la tête ? (supposition)

Dans le cas du paysan boulanger de ton coin, il fait moissonner par une moissonneuse-batteuse j'imagine.

Ce qui change tout, de mon point de vue ! En effet ces machines ne peuvent être utilisées que dans certaines conditions : terrain sec, pailles bien droites, grains bien secs...

C'est là que le travail manuel prend tout son sens ! Faire le même boulot, beaucoup plus lentement dans ce cas là mais dans des conditions plus variées :
- Je peux moissonner même si le blé est couché, avec moins de perte que la machine.
- Je pourrais moissonner même si je m'enfonce dans la terre jusqu'aux chevilles.
- Puis-je moissonner avant que les grains ne soient complètement dur ? Telle est la question de ma réflexion !

 

Salut,
moissonner avant la maturité se nomme "moissonner en vert" car la tige peut être encore un peu verte, les anciens qui devaient moissonner des ha à la main le faisaient car les moissons prenaient plusieurs semaines^^ Il faut ensuite faire sécher les gerbes pour que la maturité soit correcte. Dehors puis en grange en fonction de la météo. Cela peut avoir un peu d'incidence sur la qualité de la farine pour la force boulangère. Il est aussi probable que certaines variétés paysannes (ou dites anciennes) soient mieux adaptées à ce type d'itinéraire technique, cela vaut le coup de comparer différents blés avec cette méthode.

Merci de ta réponse, c'est un peu ce que j'espérais pour être franc.

Comme je l'imaginais le grain au stade laiteux n'a donc plus (ou peu) besoin des nutriments du sol pour finir de murir. Et même s'il en est privé, ça n'aurait que peu d'incidence sur sa transformation.
Pour des raisons pratique je moule mon pain, la force boulangère n'étant pas la qualité du grain qui m'intéresse le plus...
Je garde en tête cette méthode pour peut-être la prochaine moisson. Tout en espérant un bel été.